Menu étudiant

L’Agoraé : une association discrète mais résonnante !

Être étudiant en 2025 est un grand défi, tant pour le présent que pour l’avenir. Les associations telles que l’Agoraé l’ont bien compris et cherchent à combattre une précarité bien présente mais souvent dissimulée, qui peut compromettre l’avenir des universitaires. L’Agoraé de Nancy est un espace d’échange et de solidarité géré par des fédérations territoriales, telles que Fédélor. Initié en 2010 par la FAGE (Fédération des Associations Générales Étudiantes), ce projet répond à un constat de précarisation croissante de la population étudiante. Les Agoraés permettent aux étudiants de bénéficier d’une aide alimentaire, d’un suivi social et d’un accès au numérique, à la culture et à la vie associative. Fédélor est également gestionnaire de trois Agoraés sur le territoire lorrain et accueille régulièrement plus de 2 000 bénéficiaires.

Je voulais interviewer les représentants de l’Agoraé parce que j’étais curieuse de savoir qui se cachait derrière cette action puissante : distribuer gratuitement et vendre à moindre coût des vivres aux étudiants dans le besoin. Je me suis rendue immédiatement sur le campus Lettres, à la Maison de l’Étudiant, et c’est dans le bureau de Fédélor que j’ai interrogé Flora Calipari, présidente de Fédélor, et Armand Fleurot, vice-président. Je les ai questionnés sur leurs motivations à œuvrer pour les étudiants, et Flora m’a confié : « Si personne ne le fait, qui le fera ? »

À la fin de l’interview, nous nous sommes aventurés sur le lieu de l’Épicerie Solidaire, où tout se passe.

Le vice-président de l’Agoraé nous a ouvert la porte de l’épicerie, et ce sont des rayons presque vides qui m’ont fait face. Surprise, j’ai posé la question, et Armand m’a expliqué la situation : « Les étudiants viennent y faire leurs courses. Nous proposons tous types de produits, et certains sont même gratuits », m’a-t-il déclaré.

J’ai appris qu’environ 42 % des étudiants avaient déjà renoncé à des soins, 37 % rencontraient de réelles difficultés financières, 47 % avaient déjà eu recours au salariat et, enfin, 20 % vivaient sous le seuil de pauvreté, selon l’Agoraé.

Après avoir fait le tour de l’épicerie, nous nous sommes dirigés tous les trois vers la sortie. Émerveillée et émue par ce lieu, sûrement rempli de souvenirs sensibles, j’ai réalisé que la précarité étudiante est un sujet très sérieux. Il nous faut plus d’associations comme celle-ci, notamment celles qui participent au bien-être étudiant et qui croient que, pour réussir leurs études, les étudiants doivent être bien mentalement et physiquement.

Marion Mackpayen